Le livre des nombres
Vernissage : le 18 mars à 18h30
Le blanc de l’écran, le blanc de la page, le blanc de la couverture du livre, tenu ouvert dans les mains, le noir de la chemise, le noir du titre tracé majuscules sur le grand panneau blanc, le noir des chaussures noires, le noir du corps visible transpercé par le fil blanc de l’espace visible, habillé en noir, traversé en blanc.
Sereine Berlottier
Le livre des nombres
Parler d’angoisse de la page blanche est un doux euphémisme : c’est tout à la fois la vision du vide et du plein. Le vide absolu d’une chambre anéchoïque, ou le plein d’une potentialité vierge de l’idée à venir. Le seul fait rassurant dans la page blanche, c’est que l’artiste peut d’une certaine façon y circonscrire son angoisse. Elle est là, devant soi, et tous les outils sont là, placés autour, pour la combattre et la dompter : une sorte d’arène.
Pour le compositeur, cette arène n’est pas circonscrite par un cadre, mais par la portée : cinq lignes infinies ; le compositeur s’y promène et égrène ce temps de sons ou de silences.
Le livre des nombres est la mise en forme poétique de cet abysse, comme sa mise en abyme. C’est tout à la fois le récit de l’écriture et le constat de sa difficulté. Le matériau de l’oeuvre est ce creux, cet espace rendu à la dimension qu’est le temps. Ecrire ce vide, ce silence rapporté à une simple présence à la table de travail, comme si le compositeur, facturé par le temps, se devait de le matérialiser.
Le registre
« Chaque jour, je m’éveille. À cet instant, je pense, et les années passant, je comprends mieux comment se structure ma façon d’être au monde, mais aussi ma façon d’entrevoir tout ou presque à travers le prisme de la création. Ce qui m’importe le plus dans l’invention, c’est la fabrique de celle-ci : comment telle image, tel son, telle discussion rebondit dans mon esprit, et rejaillit, parfois des années plus tard, dans mon travail.
Puis je m’endors.
Le jour d’après, je m’éveille et j’inscris dans Le registre ce qui a construit la journée précédente : j’archive, je tisse des liens, je construis. Le registre, mois après mois, devient cette méta-oeuvre, ou plutôt cette médiathèque imaginaire en forme de dédale. Chaque jour a son secret et ses ramifications dans mon travail passé, dans celui qui est à venir. »
Colin Roche, exposition, performance
En partenariat avec la MAPRAA.
© Olympia Orlova
MAPRAA
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Horaires d’ouverture :
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