Cinna Peyghamy - "ZURKHANEH (Maison de la force)"

Performance corporelle

Cinna Peyghamy

Né à Paris en 1995 de parents iraniens, Cinna Peyghamy étudie les sciences de l’ingénieur, la musicologie et l’informatique musicale à Paris, Montréal et Saint-Étienne. Il développe une pratique en tant qu’artiste sonore. Son travail s’articule autour de la nature de l’instrument et son interactivité avec l’interprète par une démarche qui se développe en trois temps : un temps de construction d’un dispositif instrumental nouveau "la naissance", un temps d’assimilation et de développement d’un vocabulaire musical "l’apprentissage" et enfin un temps de représentation "le rituel de passage à l’âge adulte".

En répétant ce processus, Cinna Peyghamy fait de sa pratique artistique un rite initiatique se renouvelant sans cesse. Depuis 2019 il focalise sa recherche sur l’hybridation entre instrument acoustique et électronique en mêlant percussion persane (le Tombak iranien) et synthétiseur modulaire.

ZURKHANEH (MAISON DE LA FORCE)

Mon travail explore le rapport ambivalent que j’entretiens avec mon pays d’origine : l’Iran. Comme depuis ma naissance je ne peux pas y aller, pour des raisons politiques, cette culture me semble à la fois proche et distante, familière et étrangère, tangible et évanescente.

Pour composer cette pièce, je me suis inspiré librement du zurkhaneh, un lieu traditionnel où les iraniens pratiquent le varzesh-e bāstāni, un sport séculaire véhiculant des valeurs morales et héroïques. Ces salles de sport antiques, sorte de temples hors du temps, sont le théâtre d’un art musical par le présence du morshed (le maître de cérémonie), scénographique par son architecture circulaire et creusée, et chorégraphique par les mouvements coordonnés des athlètes. La force rituelle de cet art m’a frappé, et depuis que je l’ai découvert, je n’ai cessé de me renseigner dessus.

La double culture introduit une déformation, un trouble de la vision. Je suis iranien mais j’ai grandi en France, à Paris, dans un milieu occidental privilégié. Le rapport que j’entretiens avec l’univers du zurkhaneh est de facto déformé par le prisme d’internet, seule fenêtre qui s’ouvre pour moi sur cette pratique. Comme dans mon précédent projet Quelques calices pleins, où je construisais inlassablement des ersatz de tombak (instrument à percussion traditionnel), je compte ici dévoiler un ersatz de zurkhaneh. Ma version altérée, distordue, décalée.

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Cinna Peyghamy Compositeur, artiste sonore

Quelque Bourdon Clarinette, orgue à bouche

Léa Guilbert-Lejeune Contrebasse

Swann Texier Trompette

Ingénieur du son Nascimo Marconnet

En résidence dans le studio GRAME du 3 au 5 février 2025.

Co-commande GRAME CNCM (Lyon) et La Muse en circuit CNCM (Alfortville)
Aide à la commande et à la création - SACEM (2023)
Création française le 18 février 2025, Le Périscope, Lyon