Fantôme
Fantôme est une installation prenant appui sur l’éclatement de l’image d’un paysage sur un rouleau de 30m de papier. Ici, il est une vue de Fukushima après le tsunami de mars 2011. Cette image trouvée sur internet, a été traitée par dissociation des couleurs, créant ainsi une abstraction de l’événement. Les formes ont été dessinées puis découpées une à une. Le titre vient de cette technique qui consiste à évider une forme et ne garder que le plein. La matière restante, évidée, est appelée « fantôme ».
Conçue au départ comme une transfiguration du réel par la fragmentation, fantôme devient une partition déployant un langage qui reste à définir. Elle est appelée « partition » car elle renvoie à la question du langage et de la notation. Fantôme est proposée comme matrice à événements : sonores, mémoriels, sculpturaux, filmiques... Le principe d’interprétation prenant toujours en compte une réalité au préalable sonore et la notion d’espace comme paysage.
Il n’est plus question ici de donner naissance à une réalité sonore de la partition mais de la garder seulement secrète et possible, structurante. Ainsi, des objets ayant potentiellement une réalité sonore, ont été imaginés par l’artiste comme appartenant à ce paysage abstrait. Fantôme a fait l’objet de plusieurs collaborations en France et à l’étranger. Depuis 2016, un travail collaboratif a eu pour objet des états de corps impulsés par la partition. Entre signe, geste et danse, cette chorégraphie est un possible fictif et fantasmé dont la réalité sonore est laissée à celui qui regarde.
Matt Coco : conception
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