J'évoluais lentement dans les ténèbres
J'évoluais lentement dans les ténèbres évoque une rencontre hypothétique entre le film mythique L'année dernière à Marienbad d'Alain Resnais et le roman M.M.M.M de Jean-Philippe Toussaint. L'installation n’est pas une déclinaison de ces deux ouvrages, ces derniers sont simplement points de départ, sources d'inspiration, prétextes à échappée. Plus que la narration ou la figuration, ce sont leurs climats singuliers qui sont à l'ouvrage : déambulation dans les couloirs, main courant le long des murs, phrases sibyllines qui entretiennent le mystère et l'interrogation …
L'installation est un mouvement dans un espace imaginaire de synthèse au cours duquel d'un flot de phonèmes émergent progressivement deux phrases empruntées aux textes d'Alain Robbe-Grillet et de Jean-Philippe Toussaint. On peut voir le film L'année dernière à Marienbad comme une mise en boucle de deux monologues insérés dans un long traveling parmi les couloirs interminables du grand hôtel thermal de Marienbad, dont une partie du texte de Toussaint ferait écho. L'installation est une reconnaissance, un hommage modestement rendu à Delphine Seyrig, à sa voix et à la Marie Madeleine Marguerite de Toussaint. Mobilité visuelle et mobilité sonore font écho l'une l'autre. Au déplacement dans l'espace, à la mobilité spatiale de l'image, le son répond par une mobilité temporelle. Chaque syllabe du texte est redistribué dans le temps de manière aléatoire. À chaque répétition d'un flux audio totalement incompréhensible, composé de toutes les syllabes du texte, éclatées dans le temps, le sens émerge progressivement par le fait d'un algorithme informatique. Finalement l'installation aboutie à l'image de Delphine Seyrig extraite du film d'Alain Resnais et à une intelligence du texte.
Projection vidéo avec écoute stéréophonique au casque.
Versions alternées en Français et Anglais