La Chambre
Une femme dans un fauteuil. La caméra danse autour d'elle et dévoile dans son dos l'image comme diffractée de huit danseuses, piquées telles des insectes sur un mur oblique. Dans un espace clos au sol terreux, tandis que des mots de Marguerite Duras sont murmurés en voix off, les neuf danseuses résistent par des gestes d'évitement et de fermeture du corps aux intempéries qui les visitent.
Joëlle Bouvier et Régis Obadia signent là un film d'une beauté plastique évidente et se révèlent en tant que metteurs en scène de leur propre univers chorégraphique. Utilisant pleinement les ressources du cinéma, ils traduisent par l'image l'urgence de leur écriture gestuelle qu'ils proposent ici comme un contrepoint au style littéraire étiré de Marguerite Duras. Ce film a obtenu de nombreux prix dont le Toucan d'or aux rencontres de programmes audiovisuels de Rio de Janeiro, le FIPA d'argent 1989 (courts métrages) à Cannes et une mention spéciale du jury au FIFA en 1990.