Strands

Jérôme Combier, Alberto Posadas, Salvatore Sciarrino

Pleine de poésie, traversée d’éclats mystérieux et exaltant une plasticité qui modèle le geste instrumental et électronique, la musique de Jérôme Combier ouvre notre écoute aux détails du monde et à leurs subtiles mutations. Strands, sa dernière création, noue ainsi des relations avec l’animal et le végétal, tissant des fils à l’image d’une toile d’araignée.

Qu’est-ce qu’un fil ? Strands en décline, doublement, la dimension concrète : dans le sillage du violon tzigane, accrochant un crin de l’archet sur la corde, la plupart des instruments sont ici prolongés par des fils à peine visibles. Il en est de même de l’électronique, avec ses câbles à nu, comme un web transmettant des données acoustiques d’un sens à l’autre. Ce sont des transformations en temps réel, modifiant l’échelle du son au niveau de l’observation microscopique, mais aussi les échos du monde, le bruisse-ment du vent dans les feuilles ou quelques frémissements d’insectes. De tels fils induisent une forme aux transformations incessantes. Jérôme Combier évoque le concept de rhizome de Gilles Deleuze et Félix Guattari, un rhizome évoluant horizontalement, sans centre, sans hiérarchie, sans a priori, mais avec le plus grand soin de la ligne, du lien qui nous relie, du multiple et de l’hétérogène. Ou, comme l’écrivait Ovide en exergue de ses Métamorphoses : « J’ai l’intention de parler de formes transformées en nouvelles entités. » Trois œuvres pour flûte soliste, confiées aux doigts et au souffle virtuoses de Matteo Cesari, dont une création du compositeur espagnol Alberto Posadas, complètent ce programme.

Réserver

Le dimanche 15 décembre à 15h
Théâtre de la ville - Les Abbesses (Paris)
Tarifs de 8€ à 23€