Wilhem Latchoumia
« Composer pour le piano aujourd’hui ? Voici un titre qui pourrait résumer le propos de ce récital. Le Sérialisme d’après guerre se dessine comme une porte de sortie pour de nombreux compositeurs, mais connait assez vite ses limites. La jeune génération a su se dégager de cette forte in uence, sans, pour autant, faire table rase du passé. Georges Aperghis, Pierre Jodlowski et Franck Bedrossian font appel à l’électronique, qui démultiplie le capacité du piano en créant de nouvelles sonorités. Gérard Pesson érige en « père » Couperin pour un face à face aux allures nostalgiques. Yann Orlarey et Jérôme Dorival s’inspirent d’un traité ancien pour le transcrire au piano, instrument de tous les possibles. De son côté, Franck Yeznikian fouille cette couleur noire, symbole des origines, et en extrait une lumière. Le piano, instrument roi du XIXème siècle, nous parle encore, et s’ouvre à de nouveaux langages, en nous invitant au voyage avec toujours autant de poésie. »
Wilhem Latchoumia
« La caractéristique principale du dispositif de cette œuvre est que le piano est doublement préparé : concrètement (objets placés dans la caisse de résonance) mais également par le biais du dispositif (doublures sons électroniques/ sons acoustiques, jeu de vitesses, de tuilages entre les sons acoustiques et l’électronique, transformations en temps réel, etc…). L’enjeu est en définitive de créer un méta-piano, ou piano étendu.Un certain nombre de possibilités musicales apparaîtront, et en premier lieu une permanente ambiguïté perceptive. De fait, il sera par moments impossible de savoir si les sons ont une nature électronique ou bien acoustique. Cette impression devra être renforcée par le dispositif lui-même, avec notamment la diffusion les sons électroniques sur un ou deux haut-parleurs placés au sol juste derrière le pianiste. Ainsi l’ambiguïté serait double, c’est à dire matérielle (dispositif de diffusion) et strictement musicale (nature des sons eux-mêmes et du discours musical). L’ambivalence sonore sera l’un des aspects qui orienteront le discours musical et le climat poétique. Il s’agirait de ma première œuvre avec dispositif à ne pas définir deux espaces musicaux concurrents, à ne pas jouer sur l’altérité électronique / acoustique, mais plutôt sur les correspondances subtiles et illusions acoustiques issues de la fusion des deux médiums. »
Franck Bedrossian
Programme
Franck Bedrosian, The edges are no longer parallel (2013 – 15’) piano & électronique, Commande GRAME-Sacem
Pierre Jodlowski, Série Blanche (2007) – Série Noire : Thriller (2006) 16’ piano & électronique
Gérard Pesson, Ambre nous resterons (2008 – 5’) piano solo
Georges Aperghis, Dans le Mur (2007 -15’) piano & électronique
Wilhem Latchoumia, piano
Production : Grame, centre national de création musicale, avec le soutien de la Sacem Récital créé dans le cadre d’une tournée artistique aux USA, avec le soutien du FACE